Laboratoire d’essais de masques, masques et musique : la ponctuation

Comme le langage parlé, le langage du jeu masqué peut être organisé par une syntaxe. À l’instar d’un texte littéraire, le jeu théâtral masqué repose sur des idées, a un sens, une finalité. Mais comment rendre ce langage le plus cohérent et transmissible possible ?

Le masque parle par la combinaison de mouvements et d’arrêts créant le regard du masque. Par conséquent, ces arrêts sont essentiels pour la communication avec le public puisqu’ils sont, en quelque sorte, la ponctuation du discours de l’acteur. Ils indiquent la coupe, le repos, un arrêt passager, un changement de caractère ; ils donnent une impression suspensive ou conclusive.

Mais ces arrêts peuvent devenir aussi un piège…En effet, les mouvements répétitifs et les arrêts trop fréquents, sans structure rythmique, sans élan semblable à une déclamation (avec ses crescendos, accélérations, ralentissements, nuances d’intensité), le discours du jeu masqué peut s’affaiblir.

Dans cet atelier, nous proposons d’utiliser comme guide à notre expérimentation, des phrasés musicaux, des mouvements chorégraphiés, et des exercices hors discours pour faire comprendre l’ampleur des effets à explorer. Le but de cet atelier est donc de chercher le plus de moyens possibles pour rendre le jeu masqué convainquant ou pour explorer tout simplement une nouvelle façon de construire son discours.

Pour aborder cette expérience, nous pensons travailler avec des allers-retours entre improvisations exécutés par les musiciens et les comédiens, et le travail technique. Par exemple, la respiration, moteur de toutes expressions, peut s’apprivoiser à travers une improvisation musicale libre puis mis en forme par une musique simple avec une structure classique (phrase de 8 mesures). Le travail technique relié à cet exercice, solidifie les nouvelles sensations procurées par les improvisations.

Comme comparaison à notre travail contemporain, un exemple de jeu chorégraphique du XVIIIe siècle, selon une notation de l’époque, sera aussi présenté (la chaconne d’Arlequin) où les arrêts du masque sont dictés non seulement par la musique mais aussi par les mouvements notés (système de notation dit « Beauchamp-Feuillet). Ceci nous permettra de s’interroger sur une pratique extérieure à notre propre invention afin d’y puiser des ressources très anciennes. Aussi, il faut le rappeler, le début du XVIIIe siècle fut une époque très riche en expérimentation sur la pantomime suite à l’interdiction aux comédiens de la foire d’utiliser la parole.

Cet atelier se terminera par une discussion sur les apports du phrasé musicale dans le jeu masqué (avantages et problématique).

 

                                                                                                                                       Edith Lalonger.

 

Cet atelier sera animé conjointement par

  • Edith Lalonger – Chorégraphe,
  • Marine Donadoni (Créatrice de masques et auteure du masque qui illustre cet article)
  • Dominique Bernstein (Metteur en scène).

 

Ce temps privilégié initialement destiné aux seuls Créateurs de masques est ouvert aux marionnettistes. Ceci nous permettra de développer notre partenariat avec le théâtre au mains nues – Théâtre sans toit que dirige Pierre Blaise. Les musiciens intéressés par le théâtre de masques sont aussi les bienvenus.

 

Les aspects pratiques :

  • Le 14 Avril à 14 h à 17 h
  • à La Nef-manufacture d’utopie à Montreuil  http://la-nef.org/
  • Apportez vos masques, vos musiques et votre bonne humeur pour ce moment de créativité décontracté.
  • Inscriptions obligatoires : dominiquebernstein@xenostheatre.com